À cause du sens usuel du
mot TALENT en français, on a tendance à réduire la PARABOLE des TALENTS
au développement que chaque personne doit donner aux dons particuliers
qu’elle a reçus (les spécialistes de la Bible parlent alors de
CHARISMES) et qu’elle doit mettre au service des autres. La parabole des
talents apparaît alors comme la simple condamnation de la paresse ou de
la nonchalance.
Sans nier la part de vérité que contient une telle interprétation, il
est évident que l’enseignement de Jésus va beaucoup plus loin. La
parabole est prononcée au cours de la semaine sainte, au moment où Jésus
prépare ses disciples à son grand départ et à son absence prolongée (le
voyage de la parabole).
L’homme appelle ses serviteurs (dans la
langue originelle de Matthieu, le verbe appeler est celui
qui a donné le mot Église, la communauté des appelés) et
leur confie ses biens. Le mot confie rappelle non
seulement la confiance du maître mais demande la
fidélité des disciples. La fidélité, c’est ce
qu’on nomme autrement la FOI. Tous ces mots ont, en
français, la même étymologie.
Ce que Jésus demande aux siens, c’est de ne pas enfouir
leur foi, mais qu’elle qu’en soit la profondeur, de la répandre et de
lui faire porter du fruit. C’est à ce critère que se reconnaîtront ceux
qui feront partie du Royaume des cieux.
La scène suivante, celle du Jugement dernier, dira
comment porter du fruit.
Jean-Pierre Camerlain,
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Unité pastorale Montréal-Nord |
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