Avec des rameaux, nous
acclamons aujourd’hui celui que nous voulons suivre tout au long de la
Semaine Sainte. Pourquoi Jésus a-t-il accepté de descendre si
profondément dans la souffrance jusqu’à mourir sur une croix ? C’est le
prophète Isaïe qui nous donne la réponse dans un texte que Jésus
connaissait bien et qu’il a sûrement médité longuement, celui du
serviteur souffrant: «Dieu mon Seigneur m’a donné le langage d’un homme
qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui
qui n’en peut plus.»
Si
Jésus accepte de se dépouiller de tout ce qui aurait pu le protéger, de
descendre au cœur de la souffrance et de la mort, c’est pour se faire
proche de nous jusque dans la mort. Il avait déjà choisi de devenir un
homme en naissant parmi nous. Voici que sa passion pour ses frères et
ses sœurs le mène à la croix. Jésus n’a pas fait semblant de souffrir,
il ne voulait pas nous sauver du dehors, de loin, mais il vient nous
rejoindre au plus profond de nos peurs. C’est en mourant qu’il nous
donne la vie.
En apportant un rameau
dans notre maison, nous manifestons notre volonté de marcher à la suite
du Christ, de mettre nos pas dans les siens, de prendre notre croix pour
passer de la mort à la vie. Comme lui, nous voulons aimer passionnément.
Comme lui, nous voulons continuer de faire confiance à Dieu notre Père
même quand nous sommes confrontés à la souffrance. Comme lui, nous
voulons nous faire proches de tous ceux et celles qui portent de lourdes
croix. Comme lui, nous sommes même prêts à prier pour ceux qui nous font
du mal.
Accrocher un rameau sur
notre crucifix, c’est aussi proclamer notre espérance en la
résurrection. C’est ce que nous rappelle le pape François: « Ne vous
laissez jamais prendre par le découragement. Notre joie n’est pas une
joie qui naît de la possession de nombreux biens, mais du fait d’avoir
rencontré une personne, Jésus, qui est parmi nous. Nous savons qu’avec
lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même
quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles
qui semblent insurmontables. Et il y en a tant! Nous accompagnons et
nous suivons Jésus, mais surtout nous savons qu’il nous accompagne et
nous charge sur ses épaules. En cela est notre joie, l’espérance que
nous devons porter dans notre monde. S’il vous plaît, ne vous laissez
pas voler l’espérance que Jésus nous apporte!»
Yves Chamberland,
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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