La
semaine passée Jésus s’est présenté comme le bon berger et la porte des
brebis. Ceux qui sont
intervenus avant lui sont tous des voleurs et des bandits, assure-t-il.
Aujourd’hui, il affirme sans hésitation qu’il est « le Chemin, la Vérité
et la Vie », et avec la même radicalité il confirme, dans un même
souffle, que personne ne va vers le Père sans passer par lui.
C’est sur cette base qu’on est arrivé à cette affirmation qui fait
encore jaser : « Hors de l’Église point de Salut ! »
Richard Bergeron, un théologien bien connu, a écrit un livre en 2004
avec le titre controversé : « Hors de l’Église, plein de salut. ».
Qui dit vrai ? Les deux sans doute, tout dépend de ce qu’on
entend sous le mot « Église ».
Pour
les premières communautés chrétiennes, l’Église est bien plus qu’une
institution, elle est vivante.
L’Apôtre parle d’une Église où les baptisés sont eux-mêmes le lieu de la
présence du Christ. Ce n’est pas dans un bâtiment qu’on rencontre le
Christ, mais dans la communauté. Sur cette pierre d’angle, sur le
Christ, se construit le Temple spirituel, l’Église, avec les pierres
vivantes que nous sommes. Vu sous cet angle, on peut dire que l’Église,
c’est le Corps du Christ. On peut ainsi se réconcilier avec la formule «
hors de l’Église, point de salut » pour autant qu’on parle de l’Église
comme le prolongement du Christ, puisque le salut vient de lui.
Mais
on aurait tort de prétendre, par exemple, que l’Institution de l’Église,
avec son organisation et ses rites, est indispensable au salut.
Dieu dépassera toujours nos structures. En ce sens, M. Bergeron dit vrai
lorsqu’il annonce qu’en dehors de l’Église, il y a plein de salut. Chez
les autres religions, et même chez ceux et celles qui se disent sans
religion, Dieu peut agir et il le fait, croyez-moi.
Toutefois, la mode veut qu’on mette tout sur un même plan.
Jésus, Mahomet, les bouddhistes, les taôistes, les Juifs… C’est à peut
prêt ce que nous propose le nouveau programme de cultures et
religions à l’école. Comme si ça importait peu d’appartenir à une
religion, comme si Dieu transcendait toutes les spiritualités, comme si
Jésus n’avait rien dit de très original. À affirmer trop fort que les
autres peuvent avoir raison, on a fini par oublier que le salut vient de
Jésus.
Écoutez, justement à ce sujet, la réponse que Jésus donne à Philippe et
à Thomas. À la question
de Philippe qui veut voir le Père, Jésus répond : « Celui qui m’a vu a
vu le Père. ». À la question de Thomas qui souhaiterait bien avoir une
carte routière pour suivre le Christ, Jésus répond simplement : «
personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Là où Jésus est, nous y sommes aussi. Là où nous sommes,
Jésus est aussi.
Jésus restera toujours celui qui a les Paroles de la vie éternelle,
puisqu’il est Dieu. Il ne parle pas seulement au nom de Dieu. Il est
Dieu, nom de Dieu !
Richard Depairon, curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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