Réflexion de la semaine

 


Jean Baptiste : l’homme qui a vu l’Homme !

Il y a beaucoup de choses dans ce récit de l’évangile qui peuvent nous laisser perplexes. À commencer par cette image de l’Agneau de Dieu employée par Jean Baptiste pour désigner Jésus. Mais ce qui peut nous apparaître particulièrement incompréhensible c’est cette énigme : « Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. » De quoi parle-t-il au juste ? Jean-Baptiste prétend aussi, à deux reprises, ne pas connaître Jésus. C’est son cousin. Ils se sont sûrement rencontrés, il devait le connaître. La seule chose qui me paraît claire, c’est son témoignage sur Jésus : « C’est lui le Fils de Dieu ».

Commençons par la fin. Toute la vie de Jean Baptiste semble orientée vers le Christ dont il prépare le chemin. Toute sa prédication annonce Celui qui est plus grand que lui. Ce nom de Fils de Dieu fait référence bien sûr à sa filiation avec Dieu, mais pas à n’importe quel titre. Il est le Fils unique du Père. Qui voit le Fils, voit le Père. Toute sa vie, ses gestes et ses Paroles, ses miracles et ses guérisons seront des signes de sa divinité.

L’image même de l’Agneau de Dieu va dans le même sens. Elle fait référence à des textes importants de la Bible. Le premier, c'est au livre d'Isaïe, au chapitre 53, où le prophète parle du serviteur souffrant que l’on identifie comme le Messie. L'expression fait également référence à un épisode central de l'histoire sainte : le passage de la Mer Rouge où l'agneau est sacrifié comme la victime innocente dans le but d’expier nos fautes. Affirmer que Jésus est l’Agneau de Dieu, c’est affirmer du même coup qu’il est Celui qui enlève les péchés du monde à la manière du serviteur souffrant.

Venons-en maintenant à cette petite énigme : « Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. » Sur le plan chronologique, on le sait, Jean Baptiste vient en premier. Mais si on accepte que Jésus est le Fils de Dieu et par là l’égal de Dieu, si on accepte aussi qu’il est l’Agneau de Dieu, la solution vient toute seule : par Jésus, Dieu entre dans notre histoire. Avant Jean Baptiste, avant la création du monde, le Fils de Dieu est.

Se peut-il que Jean Baptiste n’avait jusqu'alors jamais réalisé cette vérité sur Jésus ? Se peut-il que l’Esprit ait enlevé le voile sur Jésus afin que Jean puisse justement proclamer et identifier Celui de qui vient tout don et toute vie ? Je le crois.

Les conséquences pour notre vie sont énormes. Notre baptême nous identifie au Fils de Dieu et si nous partageons avec Lui sa divinité, nous partageons aussi sa mission. Aimer jusqu’à souffrir, accepter de tout sacrifier par amour pour Dieu, comme Jésus a donner sa vie par amour pour nous. Cela suppose bien sûr qu’on accepte de purifier notre regard sur Jésus. Qu’on cesse de croire qu’on le connaît, qu’on n’a plus rien à apprendre de Lui. Il est Dieu et son mystère nous dépassera toujours.

Votre curé pasteur, Richard Depairon

     Unité pastorale Montréal-Nord