N’ayez pas peur, gardez
courage et persévérez dans la foi
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Nous sommes en l’an
cinquante. Vingt ans après la mort et la résurrection de Jésus.
Des communautés chrétiennes naissent ici et là, dans les villes et les
villages. C’est dans ce contexte que Paul écrit pour la deuxième fois
aux chrétiens de Thessalonique. Il tient en effet à rectifier le tir.
Dans sa première lettre, il insistait sur le retour du Christ qu’il
croyait tout proche. Mais le temps passe : les jours, les semaines, les
mois, les années se succèdent et rien ne se produit. Or certains
chrétiens ne font plus rien dans l’attente de ce jour. Ils se sont
découragés d’attendre.
Paul, entre temps, a
modifié sa manière de penser. Il comprend que ce retour ne sera
peut-être pas aussi imminent qu’il le croyait.
C’est pourquoi il exhorte vivement les fidèles à ne pas délaisser leurs
tâches quotidiennes, à persévérer, à rester vigilants, actifs dans la
foi.
L’évangile va dans le
même sens. Les disciples admirent le Temple. C’est l’une des sept
merveilles du monde antique. Or, ce Temple, annonce Jésus, sera
détruit. De fait, vingt ans après, il est détruit. Du Temple qu’a
connu Jésus, il ne reste aujourd’hui que le mur des lamentations.
Toutes les
catastrophes dont parle Jésus :
les guerres, les tremblements de terre, les épidémies de peste et la
famine, tous ces faits terrifiants ont déjà eu lieu et continuent de
secouer notre monde, me semble-t-il. Il parait que le XXe
siècle est le siècle qui a connu le plus de martyrs dans toute
l’histoire du christianisme. Aussi, la leçon de Jésus demeure d’une
grande actualité : « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez
la vie. » Pas question d’abandonner, pas question de reculer
surtout. C’est même l’effet inverse que Jésus attend de nous : que
l’épreuve suscite en nous du courage pour témoigner.
Si je résume, Jésus
nous donne trois recommandations : la première consiste à ne pas nous
laisser égarer par ceux et celles qui viennent nous dire que la fin du
monde est proche.
N’ayez pas peur, semble dire Jésus. Ne cherchez pas le
jour ni l’heure, vous allez perdre votre temps pour rien… ce qui importe
c’est l’instant présent !
Or, cet instant où
nous vivons est marqué par la violence. De là vient la deuxième
recommandation : confiance.
Confiance, car Dieu a vaincu la mort. Rappelez-vous : « pas un cheveu de
votre tête ne sera perdu ».
Confiance, certes,
mais aussi et surtout persévérance.
De là la troisième recommandation. Il s’agit de tenir bon. Que de fois
nous arrive-t-il de baisser les bras, de perdre courage devant la tâche
à accomplir. Cela nous semble parfois impossible. Puis, nous prenons
conscience que Dieu continue d’espérer en nous et le courage revient.
N’ayez pas peur. Gardez courage. Persévérer
dans la foi. Trois conseils qu’il nous faut cultiver quotidiennement.
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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