À la
croisée des chemins, Jésus rencontre Zachée.
L’homme est de petite taille, chef des collecteurs des impôts, riche de
surcroît, il n’a rien pour se faire aimer des juifs. Mais Jésus ne juge
pas d’après les apparences et sait ce dont il est capable.
Zachée voulait voir Jésus, mais
c’est Jésus qui le regarde, le scrute et voit à travers les branches
l’homme qui cherche Dieu.
Mais attention, à braquer les
projecteurs sur Zachée, on risque fort de court-circuiter la Bonne
Nouvelle d’aujourd’hui. Le personnage principal dans cette histoire, ce
n’est pas Zachée, mais Jésus. C’est Jésus qui regarde Zachée,
l’interpelle, l’invite à descendre ; c’est lui qui entre demeurer chez
le publicain. C’est lui, le Seigneur, qui apporte le salut à cette
maison et suscite une joie qui engage. C’est lui qui vient sauver ce qui
était perdu.
Tout cela s’est fait si vite. La
grâce tombe sur Zachée sans lui laisser le temps d’hésiter.
On connaît la suite : avant la fin du repas, il est décidé à remettre la
moitié de ses biens aux pauvres et, comme le demandait la Loi, à donner
quatre fois plus à ceux qu’il a volés. Quel courage ! Il n’hésite pas.
Il est prêt à réparer les torts qu’il a causés. « Alors Jésus dit à son
sujet : “Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison”.»
Mais qu’est-ce que Jésus veut nous
dire à travers ce récit ?
D’abord qu’il faut consentir à
descendre de notre arbre,
cet arbre dans lequel nous nous cachons parfois pour rester en dehors
des combats pour établir une véritable justice. Il nous faut consentir à
quitter l’arbre de nos certitudes, de nos étroitesses d’esprit. Il nous
faut consentir à lâcher prise, à ne pas toujours vouloir tout maîtriser
ou tout régenter afin de nous laisser habiter par Dieu. Il nous faut
descendre avec humilité, laisser la branche qui cache nos fragilités et
nos défauts au risque d’être vus tel que nous sommes. C’est à ce prix et
à ce prix seulement que nous parviendrons à être libres et vraiment fils
et filles d’Abraham.
C’est aujourd’hui que
Jésus veut demeurer chez nous,
c’est aujourd’hui le moment favorable. Hier, c’est trop tard, demain,
c’est toujours trop loin. C’est maintenant qu’il faut nous décider pour
Dieu. C’est maintenant qu’il faut nous engager avec le Christ.
À chaque Eucharistie, de dimanche en dimanche,
c’est toujours la même question que Jésus nous adresse :
« Descends vite ; aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. »
Qu’allons-nous répondre cette fois ? Que devrons-nous faire désormais ?
Qu’est-ce qui faudra changer dans notre vie ?
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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