Un
amour qui ne s’achète pas
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La semaine
passée, nous étions invités à préférer Jésus à toute chose et à
quiconque. Aujourd’hui, Jésus confirme que chacun et chacune de nous
compte aux yeux de Dieu.
Dès le début de
l’évangile, avant même que Jésus prenne la parole, on comprend qu’il y a
un conflit.
D’un côté, il y
a les publicains et les pécheurs qui écoutent Jésus ; de l’autre : les
pharisiens et les scribes qui récriminent contre Jésus. La raison ? «
Jésus fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux ! »
« Il
était perdu, et il est retrouvé ! » |
C’est dans ce
contexte que Jésus tente l’impossible.
Trois paraboles. La première parle d’une brebis perdue, la seconde d’une
pièce d’argent et la troisième, mieux connue sans doute, parle d’un fils
qui revient à la maison. Dans les trois cas, on déploie patience et
courage pour retrouver ce qui était perdu. Dans les trois cas, la joie
surabonde au moment où l’on retrouve ce qu’on croyait perdu. Dans les
trois cas, nous sommes invités à nous réjouir avec celui qui a retrouvé.
L’intention de
Jésus est claire :
introduire les pharisiens et les scribes à se réjouir avec lui de ce que
des pécheurs reviennent vers Dieu. Voir le monde comme Dieu le voit,
aimer comme Lui l’aime.
Aussi, lorsque
j’entends ces paraboles sur la miséricorde de Dieu, tout de suite, j’ai
à la mémoire cette anecdote assez inusitée.
J’étais avec les scouts en expédition sur un grand voilier. Nous étions
amarrés près du port, lorsqu’un oiseau, je crois que c’était un
cormoran, a attiré notre attention. Je me suis informé auprès de
quelqu’un pour savoir ce qu’il avait, puisqu’il semblait blessé. Cet
homme m’a raconté qu’il avait avalé un hameçon et que depuis trois jours
il errait près du port sans pouvoir s’envoler, incapable de se nourrir.
Si personne ne le délivrait d’ici peu, sa mort était imminente. Prise de
pitié, Élodie, une animatrice, s’est approchée de l’oiseau qui était
monté sur le quai. Elle prit sa voix la plus douce pour le rassurer.
Tout le monde retenait son souffle. Elle s’approche, se penche, se met à
genoux et appelle l’oiseau qui commençait déjà à reculer. Puis, après
quelques secondes, il finit par retourner à l’eau au désespoir d’Élodie
et de tous les témoins de la scène. Elle s’est redressée, m’a regardé
droit dans les yeux avec émotion et m’a dit d’un trait : « C’est injuste
!»
J’y ai vu Dieu
qui ne cesse de nous appeler, sollicitant notre confiance, proposant son
aide, sans jamais s’imposer, mais s’offrant à nous comme celui qui peut
nous sauver.
Allons-nous
reculer, aurons-nous peur de lui ? Jusqu’où faudra-t-il qu’il se rende
pour nous prouver son amour ?
Tant que nous
n’aurons pas fait l’expérience du pardon de Dieu, nous ne comprendrons
pas vraiment la valeur de nos vies.
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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