Réflexion de la semaine

Qui sera sauvé ?

Voilà une belle question qui mérite qu’on s’y arrête un peu. D’après les témoins de Jéhovah, le nombre s’élèverait à 144 000. Qu’en pensez-vous ?

Le prophète Isaïe ne précise pas le nombre, mais il parle d’un immense rassemblement international qui fait penser aux Journées Mondiales de la Jeunesse ou à ces congrès Eucharistiques internationaux que certains, et j’en suis, ont eut la chance de vivre. Des gens de toutes races, de toutes langues et de toutes cultures.

Dans l’Évangile, Jésus surenchérit : « On viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu. » On peut donc dire que l’amour de Dieu n’a pas de limite.

Alors, d’où vient cette demande sur « le faible nombre des sauvés » ? N’a-t-elle pas un petit relent de mesquinerie ? Nous sommes parfois si bien entre nous dans nos communautés chrétiennes que nous aurions tendance à oublier le reste du monde. Comme si nos efforts étaient récompensés par la perte de nos ennemis.

Notre ouverture missionnaire devrait pourtant nous rendre plus attentifs à ceux et celles qui cherchent Dieu et qui font le bien en dehors de nous et même parfois mieux que nous. L’Esprit agit au-delà des limites de propriété que nous nous complaisons à tracer. La vraie question pour nous serait : Est-ce qu’on vit comme des sauvés ?

Car si le Royaume est accessible à tous, on n’y entre cependant pas comme dans un moulin ! « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite », précise Jésus. Ce passage exigu fait penser à la « porte de l’humilité » de la Basilique de la Nativité à Bethléem. L’entrée n’est accessible qu’en s’y courbant humblement.

L’entrée du Royaume de Dieu n’est interdite à personne mais des efforts sont cependant nécessaires pour la franchir. L’Évangile n’est pas un chemin de facilité, on le sait bien. Mais ce n’est pas non plus une série de règlements à suivre aveuglément. Jésus veut gagner notre cœur.

Notre malheur, c’est qu’on se contente du minimum d’effort, en se disant qu’on aura certainement le temps de se préparer le moment venu. Comme les retardataires de l’évangile, on se trouve toutes sortes d’excuses pour éviter de s’engager réellement.

Pour conclure, Jésus n’a pas répondu à la question sur le nombre des sauvés. Il a laissé le docteur de la Loi, et nous avec lui, avec une interrogation autrement plus importante : « Toi, comment agis-tu pour faire partie de ce nombre ? »

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord