Réflexion de la semaine


Un amour de plus en plus exigeant

À de nombreuses reprises, Jésus a rappelé à ses disciples l’importance de rester vigilants, car « c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Il ne s’agit pas d’entretenir en nous une inquiétude, encore moins une angoisse devant « le maître de maison qui tarde à venir ». Cette vigilance est celle de l’amour qui cherche toujours à grandir, qui s’ouvre toujours davantage aux autres, qui empêche de nous replier sur nous-mêmes, de nous endormir sur nos soucis, grands ou petits. Et c’est de creuser toujours plus en nous le désir de la présence de l’Esprit de Jésus, de rester attentifs à sa parole. Bref, d’apprendre à aimer toujours mieux parce que nous sommes infiniment aimés.

À l’occasion d’une question de Pierre sur cette invitation à la vigilance : « Seigneur, Cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? », Jésus s’adresse d’une manière toute spéciale à ceux qu’il a choisis comme apôtres, pour qu’ils soient des « intendants fidèles et sensés », des serviteurs vigilants auxquels il va confier « la charge de sa maison ». Et Jésus tient un langage un peu étrange : « Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

Prenons garde de ne pas transposer ces paroles sur le registre de la loi. Enfreindre une loi entraîne une punition. Or, avec Jésus, il faut délibérément nous situer sur le plan de l’amour. Alors nous pouvons comprendre. Celui qui aime peu perçoit peu les exigences de la relation aimante. Mais plus l’amour grandit et plus l’on devient conscient de ses exigences. On ne se comporte pas de la même manière avec un « copain », avec qui la relation n’est pas très profonde, et avec un « ami » qui devient quelqu’un d’unique. Jésus a déclaré à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis, parce que tout ce que j’ai entendu du mon Père, je vous l’ai fait connaître. » Plus l’intimité avec Jésus s’approfondit et plus les effets de cette amitié s’accroissent. C’est la prise de conscience que doivent constamment faire ceux à qui Jésus confie une responsabilité dans son Église. Mais cela est finalement valable pour quiconque se veut ami de Jésus.

Père Jean Civelli, dans « Signe d’aujourd’hui », Bayard, no 209, p. 33
 

     Unité pastorale Montréal-Nord