Réflexion de la semaine

 

Vous considérez-vous comme des gens pratiquants ? L’un des problèmes auxquels nous sommes confrontés est celui du sens que l’on donne au mot pratiquant. « Si quelqu’un m’aime, dit Jésus, il restera fidèle à ma Parole ». Il n’est pas question ici de rite, ni d’interdit, mais seulement de fidélité à sa Parole.

Chacun de nous aime le Christ, notre présence à la messe en témoigne. Mais pour plusieurs, la pratique se résume à une série de « ne pas ». Ainsi, être pratiquant signifie ne pas manquer la messe, ne pas voler son prochain, ne pas tromper son conjoint ou sa conjointe, ne pas manquer à ses promesses, ne pas trahir, ne pas s’écarter de la vérité. Mais, à force de définir la fidélité par des interdits, on risque fort de perdre de vue l’essentiel.

La fidélité dont nous parle Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui est une fidélité amoureuse à la volonté du Père. Il ne s’agit pas d’être en règle avec Dieu, mais de laisser l’Esprit Saint nous faire comprendre et mettre en pratique tout ce que Jésus nous a enseigné. En d’autres mots, pratiquer notre foi, c’est d’abord et surtout être fidèle à l’Esprit !

Ce fut la grande question de l’Église primitive. Pour ces hommes et ces femmes qui avaient grandi dans la religion juive, la fidélité à Dieu passait nécessairement par l’observance stricte de la Loi de Moïse. Autrement dit, pour être véritablement en communion avec le Christ, on devait d’abord se faire Juif. Cela se résumait, à peu de chose près, à se faire circoncire et à ne pas manger de viandes impures.

Aujourd’hui encore, l’Église est confrontée aux mêmes défis qu’à ses débuts. Comment rester fidèle à la parole du Christ sans s’isoler ou pire, sans déformer l’esprit de la Loi ? Ce qui caractérise notre foi, ce n’est pas une pratique rituelle, c’est l’attachement au Christ et la fidélité à sa parole. En voulant garder intact ce que saint Paul appelle le dépôt de la foi, ne nous arrive-t-il pas d’enfermer l’Évangile dans les limites de nos horizons ?

La Jérusalem céleste, cette cité sainte à laquelle Jean fait référence dans l’Apocalypse, c’est notre Église en devenir, un idéal à atteindre. Cette cité sainte n’a plus besoin de temple, d’un haut lieu consacré spécifiquement à Dieu, puisqu’elle est toute entière l’œuvre de Dieu et lui est totalement consacrée.

Libérons-nous de nos idoles ! Libérons-nous des interdits ! Libérons-nous des lois qui oppriment ! Mais engageons-nous sérieusement et entièrement à réaliser le Royaume de Dieu. Devenons, ici et maintenant, cette Église consacrée au Seigneur, capable d’innover, de faire du neuf et de transformer notre monde, comme Jésus nous l’a enseigné.

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord