L’écouter, le suivre et se donner…
Voilà tout l’itinéraire que Jésus
nous propose aujourd’hui.
Lorsque Jésus dit : « mes brebis écoutent ma voix…», il faut l’entendre
comme une écoute amoureuse et confiante.
C’est tout le contraire d’une obéissance servile où il suffirait de
suivre sans rien comprendre, comme des moutons.
L’écoute est un art. «
Tu n’écoutes pas ! » dit le père à l’enfant désobéissant. « Ils ne
s’entendent plus » dit-on d’un couple dont la relation est devenue
difficile. Nous savons combien, dans les moments d’épreuve surtout, une
oreille attentive nous est précieuse. Comment
est-ce que j’écoute ? Quelle écoute
est-ce que j’accorde à la voix du Seigneur, aux appels de mes proches ?
L’écoute, c’est un point de départ. Mais il ne suffit pas de vibrer
d’émotion pour un beau discours. Il s’agit de bouger, de joindre
l’action à la parole entendue.
« Heureux celui qui écoute ma Parole et qui la met en pratique » .
Après l’avoir écouté, après avoir goûté sa présence, le suivre, faire
route avec Jésus, emboîter le pas, partager la bonne nouvelle,
l’annoncer au monde. N’est-ce pas ce qu’ont fait les apôtres ? Paul et
Barnabé, en route vers la grande synagogue d’Antioche, proclameront la
Parole de Dieu avec une assurance digne des grands prophètes et ce n’est
qu’un début…
Jusqu’où oserons-nous le suivre ?
Car, il ne suffit pas de répéter ces paroles ou de raconter des
histoires sur Jésus, comme on raconterait les fables de La Fontaine pour
endormir nos enfants. La Parole mise en action doit tendre vers un
don. « Je leur donne la vie éternelle », dira Jésus. Et, nous savons
que pour cela il a donné sa propre vie. Le mouvement est lancé. La vie
circule. Les Juifs d’Antioche n’avaient pas compris cela. Ils voulaient
garder la Parole de vie enfermée dans leur synagogue, et quand elle
déborde parce que toute la ville y accourt, ces mêmes Juifs deviennent
furieux et finissent par expulser Paul et Barnabé. Mais ça ne décourage
en rien nos témoins qui portent la Parole du Seigneur encore plus loin,
dans d’autres villes.
Partager sa Parole, partager sa mission, c’est partager sa vie.
Il ne faudrait pas que la Bonne Nouvelle reste enfermée dans nos
églises. La Parole de Dieu et le don de sa vie que nous recevons et que
nous célébrons font déjà notre joie. Mais, notre joie sera plus grande
encore si nous la partageons comme Jésus nous l’a enseigné. L’écouter,
le suivre et se donner, c’est finalement accepter d’être de véritables
disciples du Christ.
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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