Réflexion de la semaine du 7 février

 

Jetez les filets…

À quoi ça sert de tant se démener pour l’Évangile ? À quoi bon baptiser, confirmer, célébrer des mariages pour des gens qu’on ne verra probablement jamais à la messe ? À quoi bon organiser des parcours catéchétiques, des fêtes communautaires, des célébrations liturgiques dynamiques ? Le récit de la pêche miraculeuse nous en donne la réponse…

« Avance au large, et jetez les filets… », dit Jésus. L’aventure apostolique a débuté là. Pierre, avec son tempérament bouillant, s’est peut-être un peu énervé lorsque Jésus lui a proposé de retourner pêcher ! Après tout, qu’est-ce que ce fils de charpentier connaît à la pêche ? Mais « sur son ordre, il jette les filets ». La fin de l’histoire nous rappelle cette chose essentielle : pour les chrétiens, pas questions de baisser les bras.

Si on avait demandé à Pierre, avant cet événement : « qui est ce Jésus qui est dans sa barque ». Il aurait probablement répondu quelque chose comme : « un homme généreux, il parle bien, on dit qu’il fait des prodiges, c’est peut-être un prophète… ». Or, voici que tout à coup, à la lumière du miracle, Pierre clame à qui veut l’entendre : « qu’il y a quelque chose de divin en cet homme… » Son rapport avec Jésus est plein de respect et d’admiration. Il suffit d’une parole de Jésus pour que Pierre laisse tout et suive celui qu’il considère déjà comme le Messie.

C’est assez proche de ce qu’a vécu Isaïe. Comme Pierre, il mesure la distance qui le sépare du Dieu saint. Son audace s’explique par la Parole qui lui brûle les lèvres. Peu lui importe le prix à payer pour porter la Parole, il fait confiance à Dieu. Ses lèvres, désormais purifiées, serviront Dieu.

L’Église est comme cette barque appelée à prendre le large, prête à jeter la Parole là où Dieu le veut. C’est le travail de l’Esprit autant que le nôtre. Proposer aujourd’hui Jésus Christ veut dire parfois se jeter à l’eau tout entier, plonger, s’engager au prix d’une vie bien remplie. Démissionner ? Pas question, il y a tant à faire, tant à bâtir, tant à rêver, tant à réaliser. Où trouver la force ? En la Parole de Dieu, en ses sacrements, en nous, puisque Dieu nous habite et habite notre monde.

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord