Réflexion de la semaine du 31 janvier

Une parole qui fait trembler...

« Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche…» Tous ? Pas tout à fait ! Certains ne le voyaient pas ainsi. Certains le considéraient même comme un imposteur, comme un faux prophète !

Jalousie, rivalité, Jésus demeure un « signe de contradiction », comme le prophétisait Siméon. En effet, « nul n’est prophète dans son pays », dira-t-il lui-même. Pourtant, plusieurs continuent à le fixer, à le sonder. Jésus se présente comme la Parole qui donne sens à toutes les autres paroles. En lui s’accomplissent toutes les promesses et il compte bien les accomplir sans tarder.

Jésus cherche à nous obtenir ce qu’il y a de meilleur. Une « voie supérieure à toutes les autres », comme dira l’Apôtre Paul. Bien plus qu’un sentiment, bien plus qu’une émotion passagère aux lendemains amers, l’amour dont parlent Jésus et Paul est concret. Il ne jalouse pas, ne se vante pas, ne fait rien de malhonnête, ne cherche pas son intérêt, ne s’emporte pas, n’entretient pas de rancune. Bien au contraire, l’amour vrai prend patience, rend service, supporte tout et endure tout. Ce qui importe, en somme, ce n’est pas de parler de charité ou d’amour, mais de vivre ses valeurs avec authenticité. Mais saurait-on les vivre sans Dieu ?

Car malheureusement, on se sert parfois de cette déclaration de Paul pour fausser ce qui est spécifiquement chrétien. Certains disent par exemple : « Je préfère servir mon prochain que d’aller à la messe ? » Comme s’il fallait choisir entre le service de l’amour et le service du culte. Mais l’amour n’atteindra sa perfection que lorsque nous serons en communion parfaite avec Dieu. Tant que nous ne voyons pas Dieu, l’amour ne peut tenir toutes ses promesses. La foi en Dieu demeurera toujours une quête légitime et nécessaire pour apprendre à aimer. Et il nous faudra aussi l’espérance, qui, dans l’épreuve, assurera la persévérance vers la perfection de l’amour. Vous croyez y arriver seul ? Vous croyez vraiment pouvoir aimer sans Dieu ?

L’exemple du peuple d’Haïti devrait suffire à convertir le monde entier. Ni la mort, ni la souffrance, ni un séisme aussi dévastateur que celui qu’ils ont vécu ne peut ébranler leur foi et leur espérance chrétienne. Car, grâce à Dieu, ils sont plus fort que la mort, plus fort que la souffrance, plus fort encore que tout tremblement de terre : ils ont le Seigneur avec eux, ils ont Dieu pour consolateur et cela leur donne la force de passer à travers toutes les épreuves. Mon Dieu, accorde-moi une foi capable de déplacer, comme eux, des montagnes. Rends-moi capable d’aimer comme tu nous as aimés.

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord