L’homélie la plus courte jamais
entendue. Elle se résume en une phrase : «Cette parole de l'Écriture,
que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »
Tout a été dit… et en même temps, tout reste à dire et à accomplir…
Saint Luc
le sait et c’est la raison pour laquelle il entreprend de composer un
récit des événements qui touchent la vie de Jésus. Il a fait sa petite
enquête et d’autres ont écrit avant lui. Son Évangile s’adresse en
particulier à Théophile, dont on ne sait rien, sinon que son nom se
traduit par : « ami de Dieu ». Autant dire, qu’il s’adresse à tous les
croyants. L’objectif de Luc est clair : grâce à son évangile, Théophile
pourra « se rendre compte de la solidité des enseignements qu’il a
reçus. » Luc n’est pas un historien ou un journaliste neutre. Il
est un chrétien qui s’adresse à un autre chrétien.
«Cette parole
de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui
qu'elle s'accomplit.
» |
Ainsi, lorsque Jésus lit ce passage
du livre du prophète Isaïe, l’évangéliste note au passage que « tous
avaient les yeux fixés sur lui. »
Comme pour nous dire que, dorénavant, ce n’est pas le livre qui est
important, mais le messager. C’est lui, Jésus, et lui seul, que nous
allons écouter, que nous allons regarder vivre et que nous allons
suivre.
Il va sans dire que la Parole de Dieu
bâtit la communauté et elle restera toujours le support de notre foi.
L’exemple de l’assemblée réunie par Esdras pour entendre la Loi continue
d’inspirer nos communautés chrétiennes. La Bonne Nouvelle doit être
annoncée à tous, jeunes et vieux, hommes, femmes et enfants. Pour nous
chrétiens, la Parole de Dieu est essentielle pour connaître Dieu et
celui que Dieu a envoyé : le Christ qui est la Parole faite chair.
La Bonne Nouvelle, c’est que le
Christ vient accomplir la parole de Dieu : « annoncer
aux prisonniers qu'ils sont libres,
et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux
opprimés la libération…». Et, cette libération commence dès qu’elle
est proclamée par Jésus. Pour lui, parole et action sont
indissociables !
Il faut entendre cette libération
comme une mission qui engage tous ceux qui adhèrent à la personne du
Christ. Cela veut dire qu’il
nous est impossible de nous défiler devant la souffrance humaine, que la
pauvreté devrait toujours être un scandale pour tout chrétien, que le
malheur d’un de nos membres affecte nécessairement l’ensemble du Corps
qu’est l’Église, que notre lutte pour la liberté est de toujours et de
tous les jours.
Bref ! Jésus apporte la vraie
libération, parce que ses paroles et ses actions nous remettent dans la
vérité. Il est celui qui nous rend capables d’aimer en esprit et en
vérité.
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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