Réflexion de la semaine

« Heureuse celle qui a cru… »

À quelques heures de Noël, le stress des derniers préparatifs devient comme une course à relais. Essayons, si vous le voulez bien, de profiter des quelques minutes qui nous restent pour sortir de cette agitation ambiante. Portons notre regard sur Marie et Élisabeth.

On s’imagine volontiers Marie paisible, presque passive devant l’œuvre de Dieu. Il n’en n’est rien ! Remarquez l’empressement de Marie, elle aussi elle court : « Elle se mit en route rapidement », précise le texte. C’est la hâte missionnaire pour communiquer le Christ.

Hâte bien compréhensible, puisque Dieu donne à sa cousine Élisabeth la grâce d’un enfant. La promesse de l’ange s’accomplit. La rencontre entre ces femmes de foi est marquée par une reconnaissance réciproque. C’est qu’elles ont tant à se dire, tant à rendre gloire à Dieu.

« Chante et réjouis-toi, Vierge Marie : celui que l’univers ne peut contenir demeure en toi. »

On imagine mal la solitude qu’ont dû vivre ces deux femmes. Avec qui Marie peut-elle partager sa joie ? Qui oserait croire ce qui lui arrive ? Élizabeth de son côté, avec son vieil âge, attire d’avantage la curiosité que l’émerveillement des gens du village. Elles sont toutes deux, isolées, pointées du doigt, jugées… Marie et Élisabeth partagent donc le même mystère : elles ont cru à la promesse et pour l’instant elles partagent entre elles cette Bonne Nouvelle comme un secret. « Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. », s’écrie Élisabeth. « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur », répond aussitôt Marie.

La stérilité d’Élisabeth, la virginité de Marie, deviennent fécondes pour l’humanité entière. En ces deux femmes, nous voyons déjà se profiler l’Église naissante. Elles enfantent la promesse : première annonce de ce que sera notre monde nouveau. Au cœur de cette nouvelle aventure l’Esprit Saint fait apparaître ce qui a toujours semblé inimaginable à l’esprit humain : Dieu parmi nous, Dieu avec nous, Dieu pour nous… Imaginez la joie de ces femmes, dont l’une porte le messager et l’autre le Sauveur du monde, imaginez un instant leur émerveillement, leur étonnement, leur surprise…

Elles tressaillent, jubilent, exultent parce qu’elles croient, parce qu’elles savent que Dieu habite notre monde.

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord