Le plus célèbre
procès de tous les temps !
L'interrogateur, c'est Pilate, chef de l'armée d'occupation romaine. Il
est préfet, pour le compte de Tibère, d'un des plus grands empires qui
ait dominé le monde.
D'un côté donc, le
magistrat puissant chargé de mater les insurrections, et de l'autre le
simple et obscur charpentier d'une petite bourgade de Galilée.
En contemplant les deux hommes face à face, il semble clair que Jésus
n'est pas le roi.
Pas un roi à la manière
du monde, en tous cas. Un souverain bien paradoxal, sûrement.
Pilate en est tout déconcerté : ce paysan sans armes ni gardes du corps
suscite sa curiosité. « Es-tu le roi des Juifs ? »
La réponse de Jésus lève toute ambiguïté : « Ma royauté ne
vient pas d'ici ». Jésus a d'ailleurs refusé que les foules le
fassent roi après la multiplication des pains en fuyant, seul, dans la
montagne (Jean 6). Alors en quoi se manifeste
sa royauté ?
Jésus exerce son
pouvoir royal lorsqu'il guérit les malades, les aveugles, les boiteux,
les paralytiques et les lépreux.
De même, lorsqu’il délivre les démoniaques, il donne le signe de la
présence efficace de Dieu auprès de son peuple. Quand il fréquente les
publicains et la femme adultère, il manifeste le Dieu miséricordieux qui
ne veut pas la mort du pécheur. Quand il pleure sur Lazare et sur
Jérusalem, il exprime la tendresse du Père pour nos détresses humaines.
Cette royauté
consiste pour Jésus à être le
témoin de la Vérité. Il veut rassembler dans une même
écoute de la même voix tous ceux qui appartiennent à la vérité. Il
règne par la foi que nous Lui donnons, par la confiance que nous faisons
à sa Parole, par la correspondance de notre vie quotidienne avec sa
manière d'être. Jésus n'est pas venu pour « se faire servir », mais
pour être l'humble témoin d'un Autre et le modeste serviteur des hommes.
Reconnaître Jésus
comme roi, ce n'est pas lui rendre des honneurs terrestres semblables
aux vanités mondaines. C'est « écouter sa voix », c'est vivre à la
manière de Dieu, dans l'humble partage de ce que nous avons et de ce que
nous sommes.
Jésus est le roi de
l'Amour miséricordieux plus fort que la malveillance et la haine. Il est
le roi en ce qu’il nous rend libres. Libres pour aimer. Libres pour
servir. Laisser Dieu régner en nous, ce n’est pas réservé à quelques
élites. Il n’en tient qu’à nous de lui laisser cette place !
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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