Avec la fin de l’année liturgique, nous terminons
l’évangile de Marc. Le Christ nous parle de la fin des temps…
Prendre ce passage final pour une description du « comment se passera la
fin du monde », c’est faire le même contresens que de chercher, dans le
récit de la création, le « comment ça c’est passé ». La Bible, du début
à la fin, ne dit rien du comment ; elle s’intéresse au
pourquoi.
Nous sommes ici devant un texte apocalyptique, un genre
littéraire à part que l’on pourrait qualifier de surréaliste.
Les images se bousculent : astres, bêtes, anges et nuées
composent un ensemble catastrophique, débouchant sur un renouveau
glorieux.
Il faut savoir lire entre les lignes :
ce soleil qui s’obscurcit, la lune qui perd de son éclat, les étoiles
qui tombent du ciel indiquent que les divinités cosmiques, telles que
comprises à l’époque, seront anéanties. Ces faux dieux, ces puissances
célestes seront ébranlées, jusqu’à disparaître. C’est à ce moment-là,
c’est-à-dire lorsque prendront fin ces fausses croyances, que l’on verra
le Fils de l’Homme dans toute sa gloire.
Cela vous paraît abstrait ?
C’est pourtant notre histoire sainte que l’on décrit : nos illusions,
nos fausses sécurités, nos préjugés finiront bien par disparaître pour
laisser place à la vérité du Christ qui viendra illuminer nos esprits…
Chaque décision que nous prenons a une répercussion sur
notre avenir.
C’est maintenant que l’on construit notre future… « Que la comparaison
du figuier vous instruise, dit Jésus… » Marc a forcément médité les
paroles du Christ au sujet de la fin des temps, mais sur le jour et
l’heure, Jésus n’a jamais rien affirmé. Pire, il ne semble même pas le
connaître. Ce qui me parait en toute vérité assez étrange.
À l’époque où l’évangélique Marc a écrit, vers l’an 65
après Jésus Christ, la menace de la destruction de Jérusalem se
concrétise.
Celle-ci aura lieu en l’an 70. On s’impatiente. Des rumeurs annoncent
qu’avec la destruction du temple, coïnciderait la fin du monde. De toute
façon, les chrétiens pensent que la venue de Jésus est imminente.
Marc réagit contre cette attente fébrile.
Sans doute, cette venue du Christ est-elle certaine. On peut se fier à
la parole de Jésus : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne
passeront pas. » Faut-il céder à la panique ? Pas du tout ! Le
Christ reste le grand vainqueur. Voilà le message essentiel de
l’évangile d’aujourd’hui.
En ce qui nous concerne,
sachons lire les signes de notre temps : tout passe, tout fini par céder
! Fixons donc notre cœur en Dieu qui, lui, ne passera jamais.
Richard Depairon, curé-pasteur,
largement inspiré de http://www.kerit.be/homelie.php
Unité pastorale Montréal-Nord |
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