J’ai toujours été
frappé par l’héroïsme de nos chefs d’État.
Je ne fais pas d’ironie, c’est vrai, j’ai plein d’admiration pour ces
hommes et ses femmes qui se proposent de servir notre ville, notre
province, notre pays. Bien sûr, je ne suis pas toujours d’accord avec
eux, mais là n’est pas la question. En fait, ce que j’admire chez eux,
c’est qu’ils se lancent dans l’arène politique avec une vision, une
volonté de changer quelque chose et j’ai même la naïveté de croire que
la plupart de ces personnes le font d’une manière honnête.
Aussi noble
soit-elle, la politique demeure qu’en même à l’antipode de l’évangile
car elle s’applique à conquérir et à conserver le pouvoir.
« Parmi
vous, il ne doit pas en être ainsi, nous dit Jésus. Celui qui veut
devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera
l’esclave de tous. »
La première lecture nous a fait entendre
un court extrait du livre d’Isaïe qui a toujours été vu comme une
prophétie de la Passion. Cette
lecture nous permet justement de mieux comprendre les autres textes de
la liturgie d’aujourd’hui…
La demande de
Jacques et de Jean amène donc à nouveau Jésus à redire à ses disciples
qu’il ne marche pas vers un succès, mais vers la mort.
Boire la coupe… être
baptisé…
expriment de façon
imagée les souffrances et la mort de Jésus.
La folie des
grandeurs restera toujours un obstacle à la mission.
Le remède, Jésus nous l’apporte : pour
penser grand… il faut être petit !
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Le plus fort, dans
cette histoire, c'est que finalement Dieu comblera la demande de Jacques
et de Jean.
Mais pour cela, il faudra que ce désir de siéger près de Dieu se
transforme et se purifie. Jacques et Jean ont une vision pyramidale
des choses : eux au-dessus, et les autres en dessous ! C'est la
vision classique, spontanée, qui inspire tous les travaux, tous les
efforts humains. « Monter dans l'échelle sociale », « gravir les
échelons ». Regardez le monde dans lequel nous vivons : aussi bien sur
le plan économique que sur le plan social, c'est l'aspiration des
groupes comme des individus : le pouvoir.
Jésus tranche par
rapport au monde.
Il est sans équivoque : «
le Fils de
l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir, et donner sa
vie en rançon pour la multitude. »
À quelques jours de la
passion, les disciples pensent tous : honneurs, pouvoir, révolution et
places d’honneur. La folie des grandeurs restera toujours un obstacle
à la mission. Le remède, Jésus nous l’apporte : pour penser grand…
il faut être petit !
Richard Depairon,
curé-pasteur
Unité pastorale Montréal-Nord |
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