Réflexion du 11 octobre 2009

Le malheur des gens riches et célèbres…

 

Voici donc ce qu'on peut appeler un « bon gars ». Il ne vole pas, il ne boit pas, il ne fume pas, il ne « couraille » pas... Bien des mères seraient fières d'un si bon fils. Non seulement il ne fait rien de mauvais, mais il semble très pratiquant. Depuis sa jeunesse il observe les commandements. Que peut-on demander de mieux ?

Jésus paraît injuste envers lui en l’accablant d’une exigence qui dépasse visiblement ses forces : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le… ». Quelle exigence ! Loin de le sauver, l’exhortation de Jésus semble être terriblement éprouvante pour cet homme riche qui part tout triste.

Malgré tout, Jésus l’aime parce qu’il reconnaît en lui un vrai fils d’Israël animé par l’Esprit et plein de zèle pour le Seigneur. C’est probablement pour cette raison qu’il lui propose ce dépouillement… « Une seule chose te manque… »

quelle que soit la valeur de la vraie pauvreté, Jésus nous rappelle de façon radicale que notre salut est l’œuvre de Dieu et de lui seul.

Jésus nomme le manque qui habite cet homme. Jésus confirme cet homme dans sa recherche et lui ouvre un chemin de vie. « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel, puis viens et suis-moi. » Suivre Jésus c’est se compromettre publiquement avec lui devant les autres, c’est adhérer à sa personne et à son message, c’est s’associer à sa mission.

Nous ne savons rien du cheminement de cet homme riche. Mais l’appel de Jésus attend toujours notre réponse. Comme cet homme, héritier d’une tradition, nous avons grandi dans la foi que nos parents nous ont transmise. Et comme cet homme riche, on nous a répété qu’il fallait « faire » des choses pour Dieu, qu’il fallait « gagner » son salut à force d’effort. Du coup, on lit le récit avec cette crainte que le Seigneur nous demande de vendre notre propriété et nos biens sous peine de partir tout triste…

Or la question n’est pas tant de savoir si nous sommes prêts à devenir pauvres pour Jésus, mais si nous sommes prêts à le laisser nous sauver. Croyez-moi, c’est le cœur du message de Jésus aujourd’hui. En effet, Dieu sauve tout le monde, y compris les riches, mais en leur enlevant tout le bénéfice et la fausse sécurité que leur richesse pourrait leur donner. Autrement dit, quelle que soit la valeur de la vraie pauvreté, Jésus nous rappelle de façon radicale que notre salut est l’œuvre de Dieu et de lui seul.

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord