Dans l’évangile de dimanche dernier, la guérison du sourd-muet
avait suscité l’enthousiasme de la foule : « Tout ce qu’il fait
est admirable », disaient-ils.
Sa bonté envers les petits et les exclus, ses paroles et ses
gestes de solidarité lui on gagné la faveur du peuple. De telle
sorte qu’on racontait tout ce que Jésus accomplissait.
C’est dans ce contexte que Jésus interroge ses disciples.
Au début, ils ne tarissent plus d’éloges. Ils sont presque
euphoriques comparant Jésus aux plus grands prophètes, tels Élie
et plus proche encore, Jean-Baptiste. Mais Jésus fait peu de cas
de ce que les autres disent de lui; ce qu’il veut plutôt savoir,
c’est ce que pensent ses intimes, ses proches. Dès lors, il
n’est plus possible aux disciples de se défiler derrière
d’autres interlocuteurs, ils doivent exprimer leurs propres
sentiments. Au nom de tous, Pierre proclame sa foi au Maître :
« Tu es le Messie ».
Pour Pierre et ses compagnons, comme pour tout le monde à cette
époque-là, le Messie, qu’on attendait depuis des siècles, était
l’envoyé de Dieu, consacré par l’onction royale.
Sur lui reposait la promesse d’instaurer l’indépendance et la
grandeur d’Israël face à toutes les Nations, et en premier lieu
face à l’occupant romain.
Jésus acquiesce à Pierre : il est bien le Messie, mais pas de la
manière dont les gens se l’imaginent.
D’où l’interdiction de divulguer cette vérité en public. Puis,
au profit de toute la foule rassemblée,
il enchaîne aussitôt en annonçant sa passion, qui est le
véritable sens de sa mission.