À
la suite du décès d’un proche, il arrive souvent que nous prenions mieux
conscience de ses qualités et de tout ce qu’il a accompli. Il fallait son départ définitif
pour mieux le connaître et l’apprécier à sa mesure. Il en est de même
avec l’ascension de Jésus. Grâce à ce départ, les Apôtres arrivent à
mieux connaître le Christ et son message. En guérissant les malades, en
chassant des démons, en proclamant une loi nouvelle, il avait montré une
autorité unique qui l’égalait à Dieu. Avec l’ascension, les disciples
saisissent plus profondément le mystère de sa personne.
Même après Pâques, les disciples ne comprennent pas sa
mission : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté
en Israël ? », demandent-ils dans la première lecture.
Ils rêvent encore d’un messie politique et d’un royaume terrestre.
L’ascension les libère de cette illusion. Nous sommes peut-être portés à
rêver d’un royaume où tout nous serait donné, surtout les biens
matériels, la richesse et le pouvoir. Jésus, au contraire, nous laisse
avec des responsabilités, des conflits à résoudre et des souffrances à
vivre. Le Royaume qu’il a instauré est une réalité toute nouvelle, faite
de service, d’amour gratuit et de liberté a construire en nous et autour
de nous.
Nous ne pourrons jamais voir Jésus de nos yeux de chair, ni entendre sa
voix, ni le toucher physiquement.
Depuis sa résurrection, son humanité est totalement et radicalement
transformée. Il est devenu invisible, comme Dieu. Mais il n’est pas
absent de notre vie. La fête de l’ascension nous apprend que Jésus
habite notre cœur par son Esprit.
Jésus, lit-on, est « élevé », c’est pour mieux rayonner, un peu comme
une antenne de transmission qu’on place au sommet d’une montagne.
Dégagé de l’espace et du temps, totalement en Dieu, Jésus est maintenant
le cœur du monde nouveau et la lumière qui attire tous les humains.
Tous les parents en arrivent un jour à s’éloigner de leur enfant pour
qu’il puisse faire ses premiers pas.
De façon semblable, le Seigneur Jésus a quitté ce monde pour que nous
puissions faire nos premiers pas vers lui et les autres. Le ressuscité
nous donne de l’espace pour que nous nous tenions debout. Il tient à
être discret pour nous donner l’occasion de parler, de témoigner et de
prendre des initiatives. C’est à la suite de l’ascension que ses
premiers disciples se mettent à parler de lui et de son œuvre.
Nous sommes aujourd’hui ses témoins.
C’est à nous qu’incombe la responsabilité d’annoncer et de rendre
crédible la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Mais nous ne sommes pas
seul, l’Esprit nous accompagne, mieux, il nous précède.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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