Depuis quelques jours, je vois des petits cœurs rouges partout.
Les amoureux se font la cour et les marchands de fleurs en profitent.
Mais que restera-t-il la semaine prochaine ? Comme la rose, l’amour
ne dure qu’un temps, dit le poète. Aussi, toute l’année, les médias
nous inondent de slogans publicitaires faisant miroiter un bonheur
facile et immédiat : un produit de beauté, de l’argent vite fait sans
risque, disent-ils, des régimes minceur miracle, des recettes pour
séduire… et ça marche ! Je veux dire, beaucoup de gens sont prêt à
payer le gros prix pour être beaux, être riches, être reconnus.
Et
aujourd’hui, la liturgie nous parle aussi de bonheur, mais le message de
Jésus nous propose un chemin totalement différent de ce que nous propose
la société.
J’oserais même dire, que ce message évangélique va à l’encontre de toute
logique. « Heureux vous les pauvres… vous qui pleurez… heureux êtes-vous
quand des hommes vous haïssent… » C’est à ni rien comprendre. Et si ce
n’était que ça. Jésus ajoute d’un même souffle : « malheureux vous les
riches, vous qui riez, et malheureux vous de qui ont dit du bien… »
Comme si l’argent, et l’estime de soi étaient par nature détestable…
En
terme différent, Jérémie nous parle lui aussi du bonheur et il nous
donne la clé pour comprendre l’Évangile :
est malheureux celui qui met sa confiance dans un mortel, car le bonheur
appartient à celui qui met sa confiance dans le Seigneur. Autrement dit,
si notre bonheur ne tient qu’à des choses extérieures, il ne tiendra pas
longtemps, mais s’il s’établit sur des valeurs éternelles, le bonheur
sera assuré pour toujours.
Que dit la première béatitude ?
« Heureux, vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous !» Dès
maintenant ! Il ne s’agit donc pas d’un prix de consolation, mais d’une
réalité immédiate. Mais attention, ce n’est pas la situation de pauvreté
qui est ainsi mise en valeur, mais la disposition à recevoir des autres
et de l’Autre. Ceux et celles qui ont tout, l’argent, le pouvoir, les
honneurs, la culture… ont du mal à recevoir, à accueillir ce qui vient
de l’autre, particulièrement quand ça vient de Dieu.
Il
en va de même de la dernière béatitude : « Heureux êtes-vous quand les
hommes vous haïssent et vous repoussent, soyez heureux et sautez de
joie. »
N’oublions pas l’objet de cette haine : C’est à cause du Fils de Dieu
que l’on hait le juste. L’imitation de Jésus Christ va jusque là.
C’était la joie parfaite de Saint-François d’Assise.
En
conclusion : le bonheur est éphémère s’il ne s’appuie que sur le
matériel ou l’esthétique.
Au
contraire, si notre quête de la vérité, si notre désir de réussir notre
vie s’appuie sur Dieu, alors là, nous aurons toutes les chances d’être
heureux tout le reste de notre vie.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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