Ce jour là, le prédicateur attire
beaucoup de monde et pour deux raisons :
d’abord, il est déjà bien célèbre, sa réputation s’étend sur toute la
région. Puis, il faut le dire : il est du village, donc, on le considère
comme l’un des nôtres.
Jésus est invité à proclamer le
passage d'Isaïe sur la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres, aux
prisonniers, aux aveugles et aux opprimés.
L'assemblée retient son souffle. Elle semble attendre impatiemment le
commentaire…
« Cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre,
c'est aujourd'hui
qu'elle s'accomplit ».
Tout le monde est suspendu aux
lèvres de Jésus… « Quoi, c’est tout ? », semble dire la foule…
Puis, peu à peu, la curiosité fait place à la colère. Sans attendre la
fin de l'homélie, des auditeurs, et non les moindres, quittent le
sanctuaire. À la sortie, les critiques fusent de toute part. « Mais pour
qui se prend-il donc, ce fils de Joseph et de Marie ? » « Comment
ose-t-il nous faire la leçon et donner en exemple des étrangers ? »
Qui que nous soyons, nous sommes
toujours tentés d'enfermer Dieu dans le strict périmètre de nos Églises
et de nos groupes. Nous croyons connaître Dieu
! Je me souviens, à la fin d’une animation catéchétique, l’animateur
annonce que lors de la prochaine rencontre ils approfondiront la Bible.
Un des membres dit simplement : « Ah ! Je connais la Bible, on en a
parlé à l’école…» Vous riez ? Lorsque vous avez entendu les lectures à
la messe, quelle a été votre réaction ?
La Bible est pleine de prophètes
qui ont tremblé à l’idée d’annoncer un oracle.
Jérémie lui-même était pétrifié à l’idée de Parler au nom de Dieu : « Je
ne suis qu’un enfant… je ne sais pas parler…» Et puis après ?... semble
dire Dieu : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te
connaissais… »
Ce que Dieu nous demande en somme
n’est pas terrible : pas même besoin de faire des études supérieures.
Pour lui, une seule chose semble nécessaire : aimer.
Ce n’est pas difficile à comprendre, mais ça nous demande toute notre
énergie et la grâce de Dieu pour vivre vraiment cet appel. C’est ce
qu’il y a de meilleur : « une voie supérieure à toutes les autres »,
dira Paul…
Ce que l’on fait
parle plus fort que ce que l’on dit...
Voyez l’abbé Pierre, Mère Teresa, Jean Vanier… Les gens ont besoin de
témoins et s’ils écoutent les maîtres, c’est qu’ils sont d’abord des
témoins. S’il y a une chose que nous devons retenir de la messe
d’aujourd’hui c’est bien cet appel à aimer sans rien compromettre du
message évangélique.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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