Quelle est donc la joie à laquelle la
parole de Dieu nous invite ? Quelle est sa source ?
« Soyez toujours dans la joie » insiste Saint-Paul.
Or, nous traversons une crise économique
qui a eu pour effet de mettre plein de monde au chômage. Comment ne
pas être anxieux quand on ne sait pas de quoi sera fait demain ?
Beaucoup de famille vivent sous le seuil de pauvreté à Montréal-Nord. Et
que dire des personnes âgées qui vivent seules, isolées, oubliées par
leurs propres enfants parfois. Beaucoup de gens souffrent en silence. Un
jour ou l’autre, nous sommes touchés par des épreuves : maladie,
incompréhension, injustice, échecs de toutes sortes, la mort d’un
proche…
Et pourtant, Saint Paul lance un
appel à la joie. Quand il
écrit, il est en prison. On ne peut donc pas l’accuser de proposer une
joie naïve et facile. De même, le prophète Sophonie parle d’exulter
de joie. Pourtant, Jérusalem est aux prises avec un scandale de
corruption, tel qu’on en a connu récemment. Quelle est donc la joie
qu’annonce la Parole d’aujourd’hui ?
Personnellement, les personnes que
m’ont le plus marquées, sont celles qui ont été les plus éprouvés dans
la vie. J’ai rencontré un
détenu qui avait appris à être libre en prison. Enfermé entre quatre
murs, il a appris à être libre… imaginez ! J’ai accompagné un adulte qui
demandait le baptême. Il avait vécu dans la rue, mais la rencontre du
Christ l’avait transformé. Depuis, il témoignage dans les écoles sur la
dignité humaine. Et que dire de cette mère de famille qui épargne le peu
qu’elle a pour l’éducation de ses enfants…
J’ai été touché aussi par les gens
qui aident les gens. Je pense
à Christian Beaulieu, un prêtre qui s’occupe des jeunes aux prises avec
des dépendances de drogue, de boisson et que sais-je encore… je pense à
Mère Teresa, à father Pops (le bon Dieu dans la rue), à l’abbé Pierre, à
Sœur Emmanuelle…
Tous ces gens portaient une joie qui
ne s’est pas démentie avec le temps.
La joie dont parle Paul, est une joie qui s’approfondie malgré la
souffrance, malgré nos propres limites, malgré les injustices, parce
que c’est la joie de se savoir aimer par Dieu. La joie d’être
habiter par Dieu dépasse toutes les échecs, toutes les misères.
Un mot sur Jean Baptiste.
On vient de partout à lui pour demander conseil. La foule, les
intellectuels, les soldats, ont compris qu’ils doivent changer de
comportement. Tous posent la même question : « Que devons-nous faire ? »
La réponse de Jean est concrète : partage avec les pauvres, reste
honnête, ne profite pas de tes fonctions pour abuser de l’autre. Mais
jean n’est pas le Messie. Son rôle à lui, c’est de préparer le chemin.
Comme lui, évitons de nous prendre pour Dieu, mais osons témoigner de la
joie qui nous habite et que notre joie soit contagieuse.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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