Le Christ, « Roi de
l’univers ». Le titre est solennel. Pourtant, Jésus a longtemps refusé
qu’on le fasse roi, de là toute l’ambigüité du procès de Jésus devant
Pilate.
Il faut dire que la
conception de la royauté était à l’époque assez différente de nos
monarchies constitutionnelles modernes. Dans les temps anciens et dans
le monde biblique, le rôle du roi est d’assurer la protection et la
subsistance du peuple. On attend de lui la paix, la justice et même
parfois, la nourriture. Jésus a refusé plus d’une fois d’être fait ou
appelé roi. Mais son action va dans le sens de ce que les gens attendent
d’un roi : il calme la tempête, il guérit les malades, il nourrit la
foule aux déserts et sa prédication tourne essentiellement autour de
l’annonce du Royaume de Dieu. D’où les nombreuses questions qui lui sont
posées à ce sujet : est-ce maintenant que tu vas établir le Royaume de
Dieu ? Peut-on avoir place à ta gauche et à ta droite quand tu viendras
inaugurer ton royaume ? Et ici la question de Pilate : es-tu le roi des
Juifs ?
Tous entendent le
royaume de Dieu comme un système politique,
qu’il s’agisse de Pilate, d’Hérode, des chefs du peuple Juifs, de la
foule ou des disciples eux-mêmes. Révélateur à ce sujet est l’aveu des
deux disciples sur le chemin d’Emmaüs : « …et nous qui espérions qu’il
serait le libérateur d’Israël ! »…
Au contraire,
l’enseignement de Jésus porte sur un royaume intérieur,
qui n’est pas de ce monde, qui n’a pas, qui ne peut pas être défendu par
des armes et une armée. Pas facile encore aujourd’hui, de faire la
différence.
L’autre question
posée par Pilate est celle de la vérité : qu’est-ce que la vérité ? Jésus
affirme seulement que sa mission est de rendre témoignage à la vérité,
et que tout homme qui appartient à la vérité écoute sa voix. Mais ça ne
nous dit pas ce qu’est la vérité. À nous de trouver, semble dire
Jésus. Comment vivre dans la vérité avec nous-mêmes, comment faire
la vérité dans le monde des affaires, dans les relations familiales,
avec nos amis… J’entends souvent dire que la vérité change avec le
temps, qu’elle change selon les gens, comme s’il n’y avait aucune Vérité
absolue, mais que des vérités au pluriel. Ce serait perdre de vue celui
qui s’est présenté à nous comme étant le chemin, la vérité et la vie.
La vraie question
pour nous aujourd’hui est toute simple : faisons-nous suffisamment
confiance à Jésus au point de le laisser régner sur nos vies. En
d’autres mots : est-il le premier dans nos vies ?
Unité pastorale Montréal-Nord |
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