Homélie : 34e dimanche du temps de l'Église, B

par Richard Depairon, curé pasteur

Inspiré de plusieurs sources

 

Le Christ, « Roi de l’univers ». Le titre est solennel. Pourtant, Jésus a longtemps refusé qu’on le fasse roi, de là toute l’ambigüité du procès de Jésus devant Pilate.

Il faut dire que la conception de la royauté était à l’époque assez différente de nos monarchies constitutionnelles modernes. Dans les temps anciens et dans le monde biblique, le rôle du roi est d’assurer la protection et la subsistance du peuple. On attend de lui la paix, la justice et même parfois, la nourriture. Jésus a refusé plus d’une fois d’être fait ou appelé roi. Mais son action va dans le sens de ce que les gens attendent d’un roi : il calme la tempête, il guérit les malades, il nourrit la foule aux déserts et sa prédication tourne essentiellement autour de l’annonce du Royaume de Dieu. D’où les nombreuses questions qui lui sont posées à ce sujet : est-ce maintenant que tu vas établir le Royaume de Dieu ? Peut-on avoir place à ta gauche et à ta droite quand tu viendras inaugurer ton royaume ? Et ici la question de Pilate : es-tu le roi des Juifs ?

Tous entendent le royaume de Dieu comme un système politique, qu’il s’agisse de Pilate, d’Hérode, des chefs du peuple Juifs, de la foule ou des disciples eux-mêmes. Révélateur à ce sujet est l’aveu des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs : « …et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ! »…

Au contraire, l’enseignement de Jésus porte sur un royaume intérieur, qui n’est pas de ce monde, qui n’a pas, qui ne peut pas être défendu par des armes et une armée. Pas facile encore aujourd’hui, de faire la différence.

L’autre question posée par Pilate est celle de la vérité : qu’est-ce que la vérité ? Jésus affirme seulement que sa mission est de rendre témoignage à la vérité, et que tout homme qui appartient à la vérité écoute sa voix. Mais ça ne nous dit pas ce qu’est la vérité. À nous de trouver, semble dire Jésus. Comment vivre dans la vérité avec nous-mêmes, comment faire la vérité dans le monde des affaires, dans les relations familiales, avec nos amis… J’entends souvent dire que la vérité change avec le temps, qu’elle change selon les gens, comme s’il n’y avait aucune Vérité absolue, mais que des vérités au pluriel. Ce serait perdre de vue celui qui s’est présenté à nous comme étant le chemin, la vérité et la vie.

La vraie question pour nous aujourd’hui est toute simple : faisons-nous suffisamment confiance à Jésus au point de le laisser régner sur nos vies. En d’autres mots : est-il le premier dans nos vies ?


     Unité pastorale Montréal-Nord