Homélie : 2e dimanche de l'Avent, année C

par Richard Depairon, curé pasteur

Inspiré de plusieurs sources

 

Nous sommes en l’an 28 de notre ère. L’empereur Tibère règne sur l’immense empire romain depuis quinze ans déjà. Ponce Pilate, Hérode, Philippe, le grand prêtre Anne sont des noms connus. Si l’évangéliste Luc met autant de précision, c’est qu’il a une intention : Jésus a vraiment existé. Il est né et il a grandit dans un milieu précis et à une époque précise. C’est un fait établi.

Maintenant, après avoir parlé des grands de ce monde, arrive un drôle de personnage : Jean Baptiste. Il n’a rien à voir avec ces hauts dignitaires; il vit dans le désert et il ne cherche ni le pouvoir, ni la richesse, ni la popularité. Mais son rôle dans l’histoire est déterminant.

Le message de Jean nous rejoint encore aujourd’hui. Jean le Baptiste se crie aussi dans nos déserts intérieurs. Dans le désert de nos vies, il n’y a pas de chemin tout tracé mais une voix à entendre et à suivre. Une voix qui nous convie à préparer le chemin du Seigneur. Ce chemin-là nous l’empruntons à partir de ce que nous sommes, c’est-à-dire avec nos forces et nos fragilités, nos souffrances et nos misères, nos joies et nos amours. La voix de Dieu s’adresse personnellement à nous aujourd’hui encore. Mais pour l’entendre, il faut parfois entrer en nous-mêmes, accepter de faire silence. C’est dans le désert de nos vies que Dieu se fait entendre.

La parole que Jean prononce dans le désert ne nous demande pas l’impossible. Il n’exige jamais que nous allions au-delà de nos propres forces. Nous aimant tels que nous sommes, il nous invite au cœur de notre désert intérieur à suivre sa voix. Dieu est avec nous et, en ce temps d’Avent, il nous invite à nous mettre ou à nous remettre debout et à ne pas avoir peur des obstacles qui se dressent devant nous.

Le cri du Précurseur s’élance donc comme une flèche, il file droit devant vers celui qui vient et dont il faut préparer la route. Les ravins, les montagnes, les collines sont autant d’obstacles sur la route, mais c’est Dieu qui se charge de les enlever au fur et à mesure qu’ils se présentent : « car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu » (1ère lecture).

La conversion à laquelle l’Avent nous invite ne consiste donc pas dans l’observance méticuleuse d’un ensemble de règles rituelles. La conversion réside dans la reconnaissance de notre pauvreté et de notre péché, et dans l’accueil de l’intervention du Dieu qui est le seul à pouvoir nous sauver réellement.

« Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, comme le dis si bien Saint-Paul, je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. »


     Unité pastorale Montréal-Nord