Beaucoup de catholiques s’attristent et s’inquiètent quand ils songent à
la situation présente et à l’avenir de notre Église. À bien des égards,
les faits leur donnent raison. Peu de gens sont présents aux messes du
dimanche. Rares sont les jeunes, les ados, de même que les jeunes
adultes qui souhaitent poursuivre leur cheminement de foi après la
confirmation. L’âge moyen des prêtres est de 69 ans et des poussières et
la relève se fait rare. Des églises ferment et se vendent. En gros, nous
vivons une période difficile…
Vous vous demandez sans doute quel est le lien avec l’évangile
d’aujourd’hui. Nous venons d’entendre la page de l’Évangile de Luc qui
raconte comment Jésus a été transfiguré sur une montagne. Or,
l’événement à lieu alors que Jésus vient d’annoncer à ses disciples
qu’il devra bientôt souffrir, être rejeté et tué, mais que, trois jours
plus tard, il reviendra à la vie. Il vient aussi d’affirmer que ceux et
celles qui veulent marcher à sa suite devront prendre leur croix chaque
jour.
Les disciples n’ont rien compris. Le Messie, le sauveur, le libérateur
qu’ils attendaient, devait être un vainqueur et non pas un perdant, un
dirigeant puissant et non pas un dominé. Impossible pour eux de penser
que Jésus doive beaucoup souffrir et traverser la mort. Et pourtant, il
le fallait ! Et pourtant, cela est bel et bien arrivé ! Avant de vivre
sa résurrection, Jésus a dû vivre sa passion.
N’est-ce pas ce qui nous arrive quand nous pensons que notre Église vit
un temps de décadence qui la conduira vers sa perte ? Prenons-nous
conscience que ce que nous vivons à quelque chose à voir avec la Pâques
de Jésus ? Humilité oblige ! Accepter de se dépouiller, de perdre
nos sécurités, cette image d’une Église triomphante. Mais ces jours
difficiles peuvent aussi être un renouveau de notre Église.
Parmi ces jeunes pousses, je vois apparaître le projet d’éducation à la
foi à tous les âges de la vie : le parcours catéchétique, le service
d’accompagnement des malades ou des personnes âgées à domicile, le
parcours pour les ados et les adultes qui demandent la confirmation,
pour ne nommer que ceux-là…
Depuis le concile Vatican II, un souffle nouveau invite l’Église à
ouvrir ses fenêtres, à se rendre présent au monde autrement. L’image de la chenille devrait nous
éclairer… L’Église est en pleine mutation, elle se transforme.
Devant la transfiguration de Jésus, les disciples, Pierre en tête,
voudraient immortaliser ce moment, mais la mission de l’Église exige des
changements. Parfois, j’aperçois, un court instant seulement, ce que
sera l’Église de demain et je m’émerveille. En ce temps de Carême, osons
croire que ce qui vient est encore meilleur et faisons confiance à Dieu.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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