Jésus est le genre d’invité qu’on aimerait
tous avoir à nos noces. Changer l’eau en vin, ça c’est fort !
Mais ça reste un signe. Le premier nous dit Saint-Jean. Quel est le
message derrière ce premier miracle?
Dans la première lecture, au livre
d’Isaïe, nous avons lu : « Comme un jeune homme épouse une jeune
fille, celui qui t’a construite t’épousera. » Ici encore, il est
question de mariage. De qui s’agit-il ? De Dieu et de nous… le peuple de
l’Alliance. Voilà donc ce que nous dit le prophète Isaïe.
Revenons maintenant à Cana. Comment
s’appelle déjà les époux ?... Oups ! Désolé, l’évangéliste a oublié ce
détail. Nous savons seulement que Jésus et Marie sont à des noces…
Et ce n’est pas la seule chose qui surprend.
On fait référence à « six cuves de pierre destinées aux ablutions
rituelles des Juifs ». Elles sont vides. Donc, inutiles. Sans parler
de la quantité : il s’agit de 600 litres. J’espère qu’ils sont nombreux,
parce que ça va fêter tard…
Il y a enfin l’intervention de Marie.
D’abord elle constate : « Ils n’ont plus de vin ». Réaction de Jésus :
« Femme que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Deux
choses : d’abord sur la formule que Jésus emploie pour désigner sa
mère. Personnellement, je ne me vois pas répondre comme ça à ma
mère, mais il s’agit d’une traduction et les spécialistes semblent nous
dire qu’il ne faut pas trop s’en faire avec cette expression. L’autre
chose concerne « l’heure de Jésus ». Il y a deux façons de parler du
temps en Grec : cronos exprime le temps chronologique ;
mais le caïros signifie le moment opportun. Quand Jésus
emploie l’expression : « mon heure », il veut dire « le momentum ».
Marie insiste, même après avoir accusé une
rebuffade. Elle se contente de dire au servant : « Faites tout ce qu’il
vous dira. » À ses yeux, le temps est venu d’agir. Intuition féminine ?
Conclusion ? Il s’agit bien des
noces. Mais pas celles que l’on croit. L’eau changée en vin, c’est le
signe de la Nouvelle Alliance. L’ancienne était épuisée de toute façon :
les cuves étaient vides. Et la nouvelle apporte une telle abondance et
elle est de bien meilleure qualité…
Cette semaine, les nouvelles d’Haïti ne sont
pas très réjouissantes. À Cana, il manquait de vin. En Haïti, autant
dire qu’il ne manque de tout. Comme Marie, osons intercéder et prier
pour que le Seigneur leur soit présent. Prions pour les victimes et
leurs familles. Prions aussi pour les gens d’ici qui s’inquiètent et qui
n’ont peut-être pas de nouvelles des gens là-bas.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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