Dimanche dernier, Pierre
s’est fait remettre à sa place parce qu’il refusait d’imaginer Jésus
mourir et voilà qu’aujourd’hui les disciples discutent pour savoir qui
est le plus grand !
Cette fois-ci Jésus répond par un geste : il prend un enfant, le place
au milieu d’eux et l’embrasse. Les disciples ont dû être sérieusement
bousculés.
Souvenons-nous qu’à
cette époque, les enfants, bien loin d’être des rois, n’avaient pas plus
de droits que les esclaves.
Jusqu’à leur majorité, vers douze, treize ans, ils étaient même
interdits de l’assemblée de la synagogue, car ils n’avaient pas été
initié à la Loi. En mettant un enfant au milieu des disciples, Jésus
proclame de la manière la plus claire possible qu’il ne rejette pas les
plus faibles, les plus marginalisés par la société et la religion.
Mais Jésus va beaucoup
plus loin. Il s’identifie à cet enfant, symbole de tous les exclus, tout
comme il s’identifiera aux affamés, aux étrangers, à tous les démunis.
Il s’identifie à eux jusque dans la mort : crucifié entre deux bandits.
Puis Jésus explique : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit
le dernier de tous et le serviteur de tous. » Je me souviendrai
toujours de cette dame qui réclamait mes services pour la location du
sous-sol à l’église Notre-Dame-des-Neiges. Elle ne me laissait pas
respirer : ouvre la porte des toilettes, sort les tables, pourquoi la
cuisine n’est pas déjà ouverte ? Bref ! Elle était vraiment exigeante et
j’avoue qu’elle éprouvait ma patience. Mais je m’étais résigné à servir
avec le sourire sans rien dire. Sa compagne, qui trouvait déplacé ses
remarques, l’informe que je suis le vicaire de la paroisse. Du coup,
elle devient douce, mielleuse et pleine de remords. Je n’ai dit qu’une
chose : « En quoi ça aurait été différent si j’avais été le concierge
? »
Les titres ne sont
rien, semble dire Jésus.
Le pape, les évêques,
les prêtres et les diacres ne sont pas là pour se faire servir mais pour
servir, c’est leur raison d’être et le diaconat tout particulièrement
nous rappelle l’importance du service dans l’Église.
Transposons sur une
plus grande échelle l’enseignement de Jésus.
L’Église se fait malmenée depuis quelques années. Les gens reprochent
tout plein de chose à l’Église : elle est trop riche, elle a trop de
pouvoir, elle a abusée les consciences des gens, et je ne parle pas des
scandales de pédophilie. Devant nos accusateurs, comment allons-nous
répondre ? Qu’est-ce qu’aurait fait Jésus ?
Le plus grand est
parfois celui qui sait écouter en silence…
Unité pastorale Montréal-Nord |
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