Une fois
encore, nous nous retrouvons avec Jésus en terre étrangère « en plein
territoire de la Décapole, nous dit l’évangéliste.
Jésus n’est pas tout à fait un inconnu là-bas. Il a déjà guéri un
possédé. Aujourd’hui, c’est un sourd-muet qu’on lui amène. On peut
difficilement imaginer ce que représente ce double handicap : difficulté
de communiquer, obligation de faire répéter. Il faut toujours avoir
recours à quelqu’un d’autre sans n’être jamais certains d’être bien
compris ou de bien comprendre ! La communication est déjà difficile
quand on est en « bonne santé » alors imaginez quand on est sourd et
muet !
Jésus prend
donc l’initiative d’emmener cet homme à l’écart, loin de la foule.
Il veut avoir avec lui une relation personnelle, à l’abri des regards
indiscrets. Une seule parole sera dite par Jésus : « Effata! »,
c’est-à-dire « Ouvre-toi ». L’évangéliste Marc ne mettra aucune
parole dans la bouche de l’homme guéri. Par contre les gestes précis de
Jésus sont mentionnés : les doigts dans les oreilles, la salive et le
toucher de la langue. L’homme renaît. Il va finalement pouvoir
vivre normalement. Il va pouvoir entendre les siens, ses proches, ses
voisins, entendre les cris de ses frères, rire avec eux. Il va pouvoir
répondre, dire une parole, chanter, louer Dieu peut-être !
Nous
assistons à la réalisation de ce qu’annonçait Isaïe dans la première
lecture :
« Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds ».
Oui Jésus est bien celui qui vient sauver son peuple !
Même écho
chez le psalmiste :
« Le Seigneur délie les enchaînés, redresse les accablés ». « Dieu
n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde », dit
Jacques dans la 2e lecture.
Jésus prend
le parti des plus petits, des blessés de la vie, des opprimés, des
affamés, des enchaînés, des aveugles, des étrangers, de la veuve et de
l’orphelin.
Jésus, qu’on se le dise, n’a jamais choisi ou préféré le confort et la
facilité face aux interrogations et aux souffrances des hommes et des
femmes de son temps. L’Église est appelée à en faire autant !
Nous savons
bien qu’il nous est plus facile de rester entre nous, en famille, entre
amis, bien au chaud, calfeutrés dans nos certitudes, nos habitudes,
voire dans nos églises.
Or, il y a
urgence à sortir et à aller là où est la misère aux multiples visages,
la désespérance.
Une question
brûlante pour notre Église aujourd’hui :
la présence de
plus en plus nombreuse des divorcés, les souffrances des divorcés
remariés qui ne peuvent accéder à l’eucharistie. Quel chemin d’espérance
et de reconstruction peut-on faire avec eux ? Allons au devant d’eux et
osons croire que Jésus nous précède et nous accompagne.
Unité pastorale Montréal-Nord |
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