« Nous
traversons des jours mauvais », dit Saint-Paul. Cette semaine je
lisais : « Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se
moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. » C’est signé
Aristote, 350 ans avant Jésus Christ. Avons-nous évolué depuis ? Si vous
voulez mon point de vu, je dirais que le monde a la beauté du regard
qu’on lui pose. Voilà tout ! À toutes les époques, dans tous les
milieux, j’ajouterais même dans chaque homme et dans chaque femme, dans
chaque enfant, il y a du bon et du moins bon. Il y a certaines personnes
qui ne voient que le mauvais ; d’autres, et j’en suis, qui ne voient que
le bon. L’idéal, c’est qu’on puisse voir la réalité.
Mercredi
dernier, trois jeunes sont dehors et je passe par là par hasard. L’un
d’eux me demande si je « confesse ». Avec le sourire, je lui dis que
j’ai du temps pour l’accueillir. Il me dit qu’il aimerait ça. Ses deux
amis n’en reviennent pas. Interloqué, je lui demande si c’est une
blague, mais il persiste dans sa demande. On entre à l’église et j’ai
entendu sa confession. Quelque temps plus tard, il cogne à la porte du
presbytère et me demande s’il était possible de faire visiter l’église à
ses deux amis. Je m’exécute sur le champ !
Le seul
message que je me suis permis de leur dire c’est celui que Saint-Paul
adresse à la communauté d’Éphèse : « Ne vivez pas comme des fous, mais
comme des sages » Le fou ou l’insensé est celui qui a perdu le sens,
c’est-à-dire qui ne sait ni d’où il vient, ni où il va ; et qui ne s’en
soucie guère, tant il est satisfait de sa médiocrité. Le sage est celui
qui se tourne vers Dieu et cherche humblement sa volonté. J’ignore si
les trois jeunes reviendront, mais je sais que Dieu habite leur cœur.
Est-ce qu’ils
rencontreront des adultes qui sauront les accueillir, qui pourront les
édifier ? Je n’en sais rien, mais il y a une chose que je sais. Ils
m’ont convaincu que dans chacun de nous, Dieu habite nos soifs de
bonheur et de vérité. Est-ce que je vous ai dit qu’un d’eux était
musulman et que l’autre était protestant ? Est-ce qu’un jour, ces jeunes
auront le désir de communier au Christ ? On n’en est pas là !
Et comment
leur parler de l’Eucharistie par ailleurs ? « Celui qui mange ce pain
vivra éternellement ». Car ce pain possède en lui la vie même de Dieu.
Ils
objecteraient sans doute : comment Jésus peut-il nous donner sa chair
à manger ? Et j’aurais sans doute répondu : je n’en sais rien, mais
je le crois ! Ce qu’il y a avec l’Eucharistie, c’est qu’elle n’est pas
faite pour être comprise, mais pour être vécue. L’Eucharistie est la
source et la fin de la proclamation évangélique, car elle est Dieu au
milieu de nous, jour après jour, dimanche après dimanche le miracle
s’actualise. Mais ne me demandez jamais comment Dieu fait ça. Je n’en
sais rien ! Cependant, ce que je sais, et je le sais bien, parce que
j’en vis à chaque jour, c’est parce que nous communions au Christ, que
nous devons vivre comme lui et que nous trouvons la force d’aimer comme
lui. Le seul argument qui soit vraiment convaincant, c’est notre vie en
somme. Tâchons donc de vivre comme des chrétiens alors !
Unité pastorale Montréal-Nord |
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