Homélie : 1er dimanche du Carême, année C

par Richard Depairon, curé pasteur

Inspiré de plusieurs sources

 

Qui ne connaît pas le récit du péché originel, l’histoire de la « pomme » ? Le texte est plus sérieux qu’il n’en a l’air, croyez-moi ! Un simple point d’attention : le serpent, qui symbolise l’esprit du Mal, s’appuie sur la parole de Dieu : « Alors, Dieu vous a dit : “vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin…” » C’est faux ! Dieu a dit : « Vous mangerez de tous les arbres du jardin. Mais, de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal vous n’en mangerez pas, car le jour où vous en mangerez, vous mourrez. »

Qu’est-ce que ça veut dire ?  « L’arbre de la connaissance du Bien et du Mal » symbolise ici la vie divine. Dieu veut partager gratuitement ce don. Le péché de nos premiers parents c’est de s’accaparer ce bien et de devenir maître de toute vérité. Devenir dieu sans recourir à Dieu.

Dans l’évangile, le tentateur utilise encore la parole de Dieu pour piéger Jésus, mais Jésus connaît les Écritures et réplique coup pour coup.

À chaque tentation, il y a cette phrase : « Si tu est le Fils de Dieu… » Voilà l’enjeu ! Trop souvent, nous réduisons cet épisode de la tentation de Jésus au désert à une question de nourriture, de prestige et de pouvoir. Or, l’enjeu principal ici, c’est l’identité même de Jésus.

Le tentateur voudrait nous faire croire, entre autre, que Jésus est une sorte de magicien. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Il faut avouer que, parfois, on aimerait bien que le Christ puisse régler nos problèmes d’un coup de baguette magique. Mais la vie n’est pas un conte de fée.

Si Jésus n’est pas le Fils de Dieu, alors tout le reste s’écroule. Aujourd’hui, la tentation est grande de réduire Jésus à un sage, à un prophète. Si nous nions sa divinité, je vous le dis, tout le reste s’écroule : son incarnation, ses miracles, ses enseignements, sa mort et sa résurrection. Tout cela n’a de sens que s’il est vraiment Dieu.

Une dernière chose : le récit se situe entre son baptême par Jean dans le Jourdain et le début de sa mission. Je perçois deux choses : La première, est l’importance de nous retirer, de faire silence avant d’entreprendre un travail ou avant de prendre une décision importante. La deuxième chose que je vois est l’importance de sortir de notre solitude pour entrer dans le monde. La foi demande d’être mise en action.

En ce Carême qui commence, prendrons-nous le temps de nous retirer dans la prière pour être suffisamment outillés pour le combat ?

 


     Unité pastorale Montréal-Nord