Qui
ne connaît pas le récit du péché originel, l’histoire de la « pomme » ?
Le texte est plus sérieux qu’il n’en a l’air, croyez-moi ! Un simple
point d’attention : le serpent, qui symbolise l’esprit du Mal, s’appuie
sur la parole de Dieu : « Alors, Dieu vous a dit : “vous ne mangerez le
fruit d’aucun arbre du jardin…” » C’est faux ! Dieu a dit : « Vous
mangerez de tous les arbres du jardin. Mais, de l’arbre de la
connaissance du Bien et du Mal vous n’en mangerez pas, car le jour où
vous en mangerez, vous mourrez. »
Qu’est-ce que ça veut dire ? « L’arbre de la connaissance du Bien et du
Mal » symbolise ici la vie divine. Dieu veut partager gratuitement ce
don. Le péché de nos premiers parents c’est de s’accaparer ce bien et de
devenir maître de toute vérité. Devenir dieu sans recourir à Dieu.
Dans l’évangile, le tentateur utilise encore la parole de Dieu pour
piéger Jésus, mais Jésus connaît les Écritures et réplique coup pour
coup.
À
chaque tentation, il y a cette phrase : « Si tu est le Fils de Dieu… »
Voilà l’enjeu ! Trop souvent, nous réduisons cet épisode de la tentation
de Jésus au désert à une question de nourriture, de prestige et de
pouvoir. Or, l’enjeu principal ici, c’est l’identité même de Jésus.
Le
tentateur voudrait nous faire croire, entre autre, que Jésus est une
sorte de magicien. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres
deviennent des pains. » Il faut avouer que, parfois, on aimerait bien
que le Christ puisse régler nos problèmes d’un coup de baguette magique.
Mais la vie n’est pas un conte de fée.
Si
Jésus n’est pas le Fils de Dieu, alors tout le reste s’écroule.
Aujourd’hui, la tentation est grande de réduire Jésus à un sage, à un
prophète. Si nous nions sa divinité, je vous le dis, tout le reste
s’écroule : son incarnation, ses miracles, ses enseignements, sa mort et
sa résurrection. Tout cela n’a de sens que s’il est vraiment Dieu.
Une
dernière chose : le récit se situe entre son baptême par Jean dans le
Jourdain et le début de sa mission. Je perçois deux choses : La
première, est l’importance de nous retirer, de faire silence avant
d’entreprendre un travail ou avant de prendre une décision importante.
La deuxième chose que je vois est l’importance de sortir de notre
solitude pour entrer dans le monde. La foi demande d’être mise en
action.
En ce
Carême qui commence, prendrons-nous le temps de nous retirer dans la
prière pour être suffisamment outillés pour le combat ?
Unité pastorale Montréal-Nord |
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