Date |
Jeudi 7
avril
2011:
férie du
carême |
Textes liturgiques du jour |
Ex 32, 7-14 Jn 5, 31-45 |
Auteur |
Jonathan
Guilbault |
Les
procédés
éducatifs
de
l'amour
Drôle de
scène
que
celle
relatée
dans le
Livre de
l’Exode
aujourd’hui
: Moïse
fait la
morale à
Dieu en
lui
rappelant
qu’il se
doit
d’être
fidèle
et de ne
pas agir
sur le
coup de
la
fureur…
Bel
anthropomorphisme
!
Néanmoins,
le récit
biblique,
s’il est
quelque
peu
déformé
par une
conception
religieuse
encore
immature,
dit bel
et bien
quelque
chose de
vrai :
pour
préparer
son
peuple à
la venue
du
Messie,
Dieu ne
peut pas
se
contenter
de jouer
au
« papa
gâteau
»,
traiter
Israël
en
enfant-roi.
Pour
devenir
adulte
dans la
foi, le
peuple
de Moïse
a bien
besoin
de
quelques
corrections
!
D’ailleurs,
tout le
temps de
l’Ancienne
Alliance
est
marqué
par des
épreuves
visant à
éduquer
Israël,
à lui
apprendre
les
chemins
de la
vie
éternelle.
Moïse,
dans le
récit,
préfigure
clairement
Jésus :
comme le
prophète
intercède
avec
succès
pour le
salut de
son
peuple,
Jésus
livrera
sa vie
pour
intercéder
en
faveur
de tous
les
hommes
et
femmes
de tout
temps.
Si Jésus
prend
tout le
péché du
monde
sur ses
épaules,
ce n’est
pas en
raison
du
caractère
«
colérique
» ou «
vengeur
» de
Dieu du
Père :
seulement,
c’est
l’unique
façon à
la
disposition
de Dieu
pour
nous
sauver
de notre
éloignement
de lui
tout en
respectant
notre
liberté.
Car
c’est
bien
avec
notre
liberté
que nous
nous
éloignons
de lui !
Supprimer
une fois
pour
toutes
le péché
sans
exiger
de
« rachat
», comme
Dieu
semble
le faire
temporairement
dans le
récit de
l’Exode,
ce
serait
compter
notre
capacité
de nous
décider
pour ou
contre
lui
comme
sans
importance.
Or,
c’est là
un
aspect
de notre
dignité
de
créatures
faites à
l’image
de Dieu.
Si je
refuse
l’amour
de Dieu,
je veux
que
celui-ci
respecte
mon
choix et
n’efface
pas
contre
ma
volonté
la
souffrance
que j’ai
choisie
! S’il
agissait
ainsi,
il
serait
un Dieu
tyrannique,
il
m’obligerait
à
l’aimer
!
Heureusement,
Dieu non
seulement
respecte
notre
liberté,
mais il
se
charge
lui-même
de nous
ramener
à lui en
s’incarnant
et en
assumant
notre
péché et
toutes
ses
conséquences,
même et
surtout
la mort
et le
désespoir.
Après
cela,
tout ce
qu’il
nous
reste à
faire :
accepter
librement,
par
toute
notre
vie,
cette
merveille
d’amour,
c’est-à-dire
tenter,
avec
l’aide
de la
grâce,
d’en
être le
plus
digne
possible.
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